mardi 8 juin 2010

Tout nouveau tout beau

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vendredi 11 décembre 2009

texte de Vincent Balmès

atelier ANCMPP 2 décembre 2005
pertinence des références psychanalytiques
l’interrogation posée aujourd’hui à la psychanalyse par le
cognitivo-comportementalisme relève du débat philosophique,
la remise en question des psychanalystes par cognitivistes
et comportementalistes relève de la pertinence des pratiques et de
leurs références théoriques,
la mise en circulation médiatique de cette disputatio de
spécialistes aux regards du grand public ressortit au domaine de
l’idéologie. Le grand soulèvement de passions qui s’ensuit ne peut
qu’évoquer une tentative de prise de pouvoir dont les enjeux
paraissent pour le moins obscurs… mais dont le climat n’est
certainement pas propre à entretenir la sérénité du travail avec les
personnes concernées et leurs familles
dans ce grand mouvement , qui ne concerne pas que les
CMPP, je crois que le prétendu fond de la chose serait de savoir de
quelle Vérité chacun prétendrait légitimer la position d’où il soutient
sa pratique ; non sans sous-entendre comme évident pour certains
qu’il n’y aurait qu’une Vérité et qu’en dehors d’elle il n’y aurait
qu’erreur ou mensonge, qu’une nouvelle Vérité ne pourrait que
renvoyer à l’obscurantisme tout discours antérieur et ouvrir à un
avenir enfin libéré de toute incertitude.
Si je tente ainsi d’analyser les choses, c’est pour éventer le
piège de faux débat que j’y perçois et vous proposer une autre entrée
dans la question
l’ordre de vérité que nous proposent les neuro-sciences est
celui des sciences de la matière, de la description la plus exacte
possible des réalités tangibles et de leur approche rationnelle dans un
projet de maitrise de leur maniement ; dans cet ordre de vérité dont
se soutient l’art médical, le renouvellement et le progrès sont
incessants et toujours ouverts sur la réfutation argumentée. Dans le
discours des cognitivo-comportemen-talistes qui s’en autorisent, il
est clair que la personne humaine se confond avec l’être biologique
de l’homme : le psychisme est le cerveau même et il n’y a pas à
chercher ailleurs une source aux comportements, eux-mêmes
synonymes de la relation et donc manifestations de la personnalité et
de ses intentions ; faute de quoi, selon cette logique, on ne ferait que
tomber dans quelque discours laissant place à de l’irrationnel, du
non- maitrisable, et qui serait incompatible avec une démarche
scientifique, seule valide. C’est ce saut logique, de réduire le sujet à
son cerveau qui fait question. La réalité des neuro-sciences est
irrécusable, que le sujet psychique soit leur objet est pour le moins
contestable.
l’ordre de vérité sur lequel s’appuie le discours analytique
est celui de la vérité du sujet ; il faut entendre par là le déploiement
d’une position subjective où la personne puisse s’assumer dans son
rapport au monde, habiter sa vie en la conjugant à la première
personne du singulier, avec le sujet je . Que le corps soit le lieu où se
vivent l’ensemble des processus psychiques ne les réduit pas à un
phénomène physique, un saut de nature s’opère par la symbolisation
qui fait que « là où ça était je advienne »
ces deux ordres de vérité ne sont, selon moi, ni exclusifs
l’un de l’autre, ni réductibles dans une assimilation de l’un par
l’autre, ni dépassables dans un ordre supérieur d’une Vérité du
niveau de l’absolu, et qui relèverait d’un registre transcendant qui
n’est ni celui de la science ni celui du discours analytique – même si
l’histoire ne manque pas de dérives en ce sens, totalitaires à vrai dire,
où furent instrumentées la science aussi bien que la psychanalyse,
pour ne parler que de ces deux discours… et dont résulte le faux
débat qui fait piège aujourd’hui.
je propose de considérer ces deux ordres de vérité comme
distincts mais liés, rendant chacun compte d’une dimension humaine
dans une tension qui crée l’espace d’une approche théorique juste en
ceci qu’elle est homologue de la tension interne en chaque humain
du fait de sa double appartenance au règne neuro-biologique et à
l’ordre symbolique du langage.
de même, l’inscription de chaque sujet dans l’ordre
historique des générations opère une tension dans une troisième
dimension que nous ne pouvons pas plus méconnaitre (qu’on
l’assigne au titre de l’hérédité dans le génome ou de l’héritage dans
la lignée et la filiation, double assignation où se rejoue cette tension
des deux premières dimensions)
que le registre d’un absolu fasse aussi tension d’une
quatrième dimension paraît attesté de façon universelle par
l’anthropologie mais n’est pas ici directement notre objet, même s’il
est clair qu’aucun humain ne peut en faire l’économie à travers son
inscription dans une appartenance culturelle et que ceci est présent
en lui dans la constitution de sa position subjective par la
transmission symbolique
qu’une seule de ces dimensions de l’humain prétende
s’assujetir voire forclore les autres, ou que par amalgame elles se
condensent en une seule, l’espace psychique qui ne tient qu’à leur
tension s’effondre en un seul point, trou noir où la place de la pensée
disparaît dans l’implosion d’un collapsus
à la création de l’Imagerie, comme de beaucoup des
CMPP, nous héritions tout juste de la séparation de la neurologie et
de la psychiatrie, nous avons sur cette lancée oeuvré dans le sens
d’une approche non médicalisée du fait psychique, par la référence à
la théorie psychanalytique.
par approche non médicalisée, il faut entendre ici
que la logique causaliste, valide dans le champ médical, ne peut être
considérée comme pertinente en matière de psychisme, ce qui
conduit à récuser aussi une forme de psychologie calquée sur ce
même modèle
en pratique, dans la logique causaliste, qu’elle soit médicale
ou psychologique, le praticien recherche la vérité sur le cas du
patient pour, une fois qu’il la détient, en déduire les prescriptions
thérapeutiques ou pédagogiques qui permettront l’amélioration ou la
disparition du symptome, ce dernier est une erreur dans l’évolution
et il doit être éradiqué pour en soulager la personne
dans la pratique fondée sur les références psychanalytiques,
le praticien cherche les voies par lesquelles le sujet fera valoir dans
son discours la vérité de sa position subjective ; les symptômes, lieux
de sa plainte, sont reçus pour ce qu’il peut en dire mais qui reste pris
dans une élaboration symbolique en échec, en souffrance ; la reprise
à travers l’adresse tranférentielle au thérapeute lui permettra d’en
reconstruire une nouvelle mise en discours et le symptôme chutera
de lui-même en tant qu’expression désormais obsolète.
ici, le sujet est le lieu de sa vérité, il doit y accéder pour se
l’approprier et se construire sa propre subjectivité dans le discours
qu’il pourra en soutenir

vendredi 4 décembre 2009

Ce blog est celui de l'Observatoire mis en place par la Fédération Des CMPP